"Cara Marca", "chère frontière" du pays d’Arles.
Il est des terres qui dépaysent. Encastrée entre les deux bras du Rhône pour mieux se protéger, la Camargue est de celles-ci. Entre ses frontières d'eau, s'étend un pays où les traditions vivaces sentent la terre, le sel et la mer.
Comment mieux la décrire autrement que la réponse d’un jeune soldat à son capitaine pour cette question : De quel pays es tu ? :
" Mon capitaine, Je suis d’un pays où, en plein été, il y a de la neige qui ne fond pas, de l’eau qui ne mouille pas et des montagnes qui marchent".
La neige pour les étendues de sel blanc, l’eau pour les mirages, les montagnes pour le vent qui déplace les dunes. On ne saurait mieux dépeindre la Camargue en si peu de mots. Pour aussi fantaisiste qu’il paraisse, ce tableau est d’une rigoureuse réalité.
Un tableau aux couleurs surnaturelles dans les salins d'Aigues-Mortes où les eaux deviennent roses.
Roses comme les flamants qui se font discret entre les roseaux. Avec leur silhouette élancée, cet oiseau sauvage aussi élégant qu'étonnant peuple les marais et étangs de Camargue.
Mais les rois de ces terres sont chevaux et taureaux dans les Manades.
Durant l'Abrivado, les Gardians chevauchant leurs crins blancs, escortent les taureaux portant la cocarde (brin de laine tendu entre les cornes) des pâturages aux arènes tout en évitant que les Attrapaïres (jeunes gens du village) ne les fassent échapper.
Ici pas de mise à mort. L'affrontement se fait aux risques et périls des Raseteurs. Une fois le trophée de la cocarde attrapée et récompensé par les applaudissements du public, les Gardians peuvent ramener les taureaux, durant la Bandido, aux pâturages.



















































